La lumière en offrande

Capter la lumière pour mieux la projeter

La danse, continuum de la vie

Le ciel et la terre comme
outils de théâtralité

ARTISTIQUE

La lumière en offrande

Après avoir exploré la dimension cosmique du mouvement en évolution dans les ténèbres célestes, mon cheminement artistique m’a amené à remettre en question le rôle de la lumière comme toile de fond de mes présents tableaux.

Presque absente lors de la période des “ circonvolutions dansantes ”, où le fond noir mettait les personnages en relief à la façon d’un écrin, l’utilisation de couleurs lumineuses agit maintenant sur eux comme un catalyseur d’énergie. Désormais, les personnages ne sont plus seulement en suspension dans l’air, mais doivent composer avec la force des éléments qui les entourent.

L’utilisation du jaune soleil, par exemple, confère une véritable puissance aux découpes des mouvements des personnages. Ces derniers, tributaires des caprices des forces naturelles, sont désormais en relation directe avec leur milieu. Cette communion solennelle entre les êtres humains et le cosmos leur permet d’évoluer de façon symbiotique. Et c’est justement sur cette symbiose que repose ce nouveau jalon de ma démarche artistique.


Capter la lumière pour mieux la projeter

À l’instar des personnages des “ circonvolutions ”, ceux que je représente dans cette nouvelle série ont conservé leur caractère minimaliste. Cette dimension souligne la force de l’immensité lumineuse qui entoure les personnages et met en relief l’aspect ludique de leur danse aérienne, de même que le fond de la toile agit comme un élément de projection de celle-ci, contrairement aux fonds des “ circonvolutions ”, qui la capturaient.

Cette libération luminescente des fonds souligne l’énergie des mouvements et engendre une nouvelle symétrie spatiale. Cette dernière se manifeste principalement par l’apparition d’angles droits qui contribuent à théâtraliser les sujets et les structures qui les entourent.

Ainsi, certains personnages semblent flotter dans l’espace pendant que d’autres poursuivent leur chemin, bien à l’abri dans une structure massive. Cette dichotomie entre la légèreté céleste et le poids du magnétisme terrestre exprime la dualité des êtres humains et la difficulté qu’ils ont de trouver un juste équilibre entre la réalité et l’onirisme.


La danse, continuum de la vie

Outil destiné à exprimer tous les aspects des sentiments humains, la danse s’avère le médium idéal pour extraire l’essence de l’émotion pure et la projeter sur l’âme des spectateurs.

La structure de mes tableaux reste résolument classique. Cependant, j’aime apporter des touches surréelles qui entraînent les gens dans des dimensions où chacun peut puiser afin de trouver son propre équilibre. Et, à mon avis, seuls les mouvements des corps peuvent rendre ces émotions avec justesse.

L’utilisation de fonds lumineux permet également de faire évoluer les personnages dans une multitude d’environnements, ce que les fonds noirs ne permettaient pas. Les sujets de la toile peuvent donc virevolter dans les airs, flotter dans un espace aquatique ou, tout simplement, voyager dans une autre dimension.

Cet aspect est fort intéressant puisqu’il me donne l’occasion d’explorer des univers différents. Les fonds verts ou turquoises, par exemple, peuvent évoquer la vie marine. Quant à l’aspect des personnages que j’évoque, j’ai choisi de mettre en scène des sujets d’apparence filiforme afin de souligner l’importance des mouvements qu’ils accomplissent. Ainsi, les bras et les jambes des personnages semblent parfois s’étirer à l’infini, donnant au spectateur l’impression qu’ils étreignent l’univers tout entier.


Le ciel et la terre comme outils de théâtralité

Et ces figures ne sont pas sans évoquer les chorégraphies spatiales des artistes de cirque puisant, à même les sources du cosmos, l’énergie nécessaire pour se hisser sur la barre horizontale d’un trapèze et déployer leurs arabesques célestes. Mais, toutes ces figures sont inscrites dans un contexte théâtral, où les personnages acrobatiques sont contemplés par d’autres sujets, fortement ancrés au sol. À l’image des gravures anciennes, les personnages terrestres évoquent à la fois la difficulté de vivre et l’aspiration à une existence meilleure. Les regards sont tournés vers le haut et scrutent le ciel, tentant de répondre au douloureux questionnement de l’infini.

RETOUR à la page d'entrée